Gni. Je viens de termine Ailefroide, de Rochette. C’est publié chez Casterman (et le papier et la couverture sont magnifiques)
Qu’en dire ?
C’est le récit d’un passionné de grimpe. Jean-marc Rochette signe là une autobiographie dont les états d’âme sont… compliqués à atteindre.
Tout y passe. Son enfance, l’adolescence et l’amour des montagnes, les conneries de débutant, la force de caractère qui se construit, les pertes humaines et morales sur certains pics, la vie qui passe, les cols qui s’enchainent, l’introspection et les projets.
Techniquement, cet ouvrage est réussi. Les dessins sont magnifiques, le scénario plutôt bien distillé sur les 300 pages que compte l’ouvrage.
Léger bémol sur deux choses :
- Un langage technique, très technique. Je suis passionnée de montagne. Je lis beaucoup, je regarde souvent, et j’en sens les pierres sous mes pieds régulièrement. Ma petite sœur est une mordue d’alpinisme, j’ai grandi avec ses mousquetons. Et pourtant, ça m’a honnêtement un peu cassé les couilles de devoir régulièrement googler un terme pendant ma lecture. C’est à se demander si Rochette a écrit cette BD pour lui ou pour les autres… J’ai ma petite idée.
- Le récit est dense. Pour les passionnés, c’est le rêve. Pour ceux qui de base n’ont pas d’atomes crochus avec la montagne, je vous conseille de passer votre chemin, cette BD vous lassera. C’est un peu dommage de s’être privé de ce public, mais de nouveau, j’ai presque l’impression que c’est un choix de Rochette.
J’ai été déroutée par pas mal de planches et par son rapport à sa maman, à qui il dédiera quand même l’ouvrage. Je termine cette BD avec plaisir. J’ai aimé plonger dans cet univers pas si opaque pour moi. Mais il y a comme une tristesse latente dans le récit qui m’a atteinte. La perte des compagnons de cordée, les échecs, les rêves fous tombés à l’eau, l’âme un peu blessée de l’auteur… J’avais le cœur un peu lourd.
Alors, Ailefroide, une bd #HNTBUGBDN ? Oui, mais seulement pour les amoureux de la montagne. Ce n’est pas cette BD qui vous en donnera le goût, il faut déjà être mordu.
Des bisous, prenez soin de vous.