Le crépuscule des idiots – Krassinsky

Le crépuscule des idiots – Krassinsky

Bon, parce que parfois même moi je suis un peu une grosse bande de nazes, je dois confesser que j’ai découvert Krassinsky avec Le crépuscule des idiots (2016). Je lis assez peu de BD chez Casterman. C’est comme ça. Et quand je m’y mets, je suis assez souvent déçue, cfr ma lecture d’Extases de JeanLouis Tripp de ce week-end. Mais vous connaissez mon amour pour la bande dessinée hors format. La couverture du Crépuscule des idiots est encourageante, le nom tout autant. Mes nombreux passages en librairie finissent par me convaincre d’arrêter de ne regarder que la couverture. J’ouvre.

Un papier glacé juste assez épais, les sensations de prise en main sont agréables (CTB). Une belle brique de 300 pages qui n’effraie pas du tout. C’est la colorimétrie qui m’a très vite confortée dans le projet d’achat. Sans se plonger dans le récit, on comprend directement qu’elle joue un rôle décisif dans la narration. C’est une orientation que j’aime beaucoup, beaucoup, beaucoup. Oui ben quoi voilà on a tous nos points faibles. Moi c’est la couleur quand elle est utilisée super intelligemment.

Je pitch, c’est une espèce de capsule spatiale qui s’écrase dans un monde de singes. Rapidement pris pour une divinité, le singe débarquant de sa capsule installe peu à peu un culte, le culte à « Diou ». A la loi du plus fort succède la loi d’un Dieu.

C’est… très puissant. Déjà, c’est immensément drôle. Désopilant. C’est une critique sur les religions, bien sûr. C’est fin, d’un irréalisme crasse qui pousse à rire… Mais pas que. Je suis profondément agnostique et plusieurs fois dans ce récit, j’ai levé les yeux, le temps de réfléchir deux secondes… Cet équilibre entre le rire et la pensée que l’histoire amène est très justement dosé.

Le crépuscule des idiots est un ovni. A découvrir sans mettre un an, comme moi.

HNTBUGBDN : Lire des BD à la colorimétrie exceptionnelle, et qui font marrer et réfléchir en même temps, presque sans aucun effort.

Cadeau quelques planches. Pour vous faire saliver. Mais arrêtez de casser les couilles et filez chez votre libraire. Hop hop hop, je vous regarde !